7.21.2021
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PAR
Christopher Séguin

En route vers Tokyo pour tenter sa chance une dernière fois — Jennifer Salling

7.21.2021
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Christopher Séguin

En route vers Tokyo pour tenter sa chance une dernière fois — Jennifer Salling

10.7.2021
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Christopher Séguin

En route vers Tokyo pour tenter sa chance une dernière fois — Jennifer Salling

10.7.2021
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Christopher Séguin

En route vers Tokyo pour tenter sa chance une dernière fois — Jennifer Salling

Il y a maintenant 13 ans, le rêve olympique de l’équipe féminine nationale de softball semblait perdu à jamais.

À Pékin 2008, l’équipe a perdu de peu contre l’Australie lors des demies finales pour terminer en quatrième position, ratant de justesse la première médaille olympique du Canada au softball. Pire encore, le softball a ensuite été retiré du programme des Jeux olympiques pour une durée indéterminée, ce qui voulait dire que les joueurs du sport n’auraient peut-être plus jamais l’occasion de participer à l’événement.

Au milieu des retombées de cette défaite déchirante, l'arrêt-court canadien Jennifer Salling, alors âgée de 21 ans, a déclaré au National Post : " Les [Championnats du monde] sont quelque chose que nous devons envisager maintenant. Et ensuite, les Jeux olympiques de 2016 pour y participer. Pour certains d'entre nous, nous serons encore là. Beaucoup d'entre nous ne le seront pas."

Salling a dû attendre plus longtemps qu’elle le croyait, mais le softball figure de nouveau au programme des Jeux olympiques : il fera son retour aux Jeux d’été de Tokyo cette semaine. Cependant, son avenir reste incertain puisqu’il n’est pas inclus au programme de la prochaine édition, les Jeux de Paris 2024. Tout comme Salling l’avait deviné, seules quatre joueuses ayant participé aux Olympiques de 2008 font toujours partie de l’Équipe Canada, et elles ont toutes certainement l’intention de profiter au maximum de cette nouvelle occasion de jouer sur la scène olympique.

« Nous avons la chance de réécrire le récit de 2008 de façon très cool et de vraiment marquer l’histoire pour notre pays », dit Salling, qui était parmi les neuf anciennes des Jeux du Canada dans l’équipe de softball olympique du Canada en 2008. « Depuis 2017, je m’entraîne sans relâche pour les Jeux olympiques de Tokyo, parce que les vétérans et les leaders de l’équipe de 2008 m’ont appris qu’être une athlète olympique, c’est un travail à plein temps. »

Jennifer Salling (première rangée, première à partir de la gauche) pose pour une photo avec le reste de l'équipe féminine de softball de la Colombie-Britannique aux Jeux d'été du Canada 2005 à Regina, en Saskatchewan. L'équipe de la Colombie-Britannique en 2005 comptait quatre futures athlètes olympiques : Salling, Danielle Lawrie (deuxième rangée, première à partir de la gauche), Jennifer Yee (deuxième rangée, première à partir de la droite) et Melanie Matthews (première rangée, au milieu) (Crédit : Équipe Colombie-Britannique).

Les autres vestiges de l’équipe de Pékin 2008 sont la lanceuse gauchère Lauren Bay Regula, la receveuse Kaleigh Rafter et la lanceuse droitière Danielle Lawrie, qui a joué dans la même équipe que Salling pendant près de 20 ans. Le lien entre Salling et Lawrie remonte à une époque bien avant qu’elles aient été sélectionnées dans l’équipe nationale : elles ont uni leurs forces pour une des premières fois dans l’équipe de softball de la Colombie-Britannique aux Jeux du Canada de Regina en 2005.

« C’était ma première expérience importante dans le cadre du softball. Je commençais tout juste ma carrière de softballeuse », se rappelle Salling, qui était l’arrêt-court de l’Équipe C.-B. avec une des meilleures moyennes au bâton de l’équipe quand elle était adolescente. « Au premier événement, je me souviens d’avoir pensé, “wow, c’est vraiment une expérience géniale”. Tu fais ton entrée à la cérémonie d’ouverture, tu portes ton uniforme de l’Équipe C.-B. aux côtés des meilleurs athlètes de ta province, et ce que tu ressens en portant [le logo de l’équipe] sur ta poitrine est plus fort que toi.

« J’ai eu beaucoup de plaisir. J’étais inspirée, et c’était cool parce que pour la première fois dans ma vie, je me suis dit, “voilà ce que ça fait de jouer pour quelque chose de plus grand”. Voilà ce que c’est de jouer sur la “grande scène” de notre sport. »

La finale qui a eu lieu sur cette grande scène à Regina a opposé les équipes rivales de la Colombie-Britannique et de l’Ontario. Elle a donné lieu à un duel unique entre lanceuses, soit entre deux futures athlètes olympiques : Lawrie de l’Équipe C.-B. et Robin Mackin de l’Équipe Ontario.

Lawrie (à droite) lance un lancer sous le regard de Salling (à gauche) lors du match pour la médaille d'or de l'équipe de la Colombie-Britannique contre l'équipe de l'Ontario aux Jeux d'été du Canada de 2005 à Regina (Crédit : Équipe Colombie-Britannique).

Mackin, qui a plus tard été désignée athlète « All-American » à Fresno State et à l’Université du Nebraska, était une force incontournable à l’époque, mais Salling savait que Lawrie, son amie et sa coéquipière, en était une aussi. En fin de compte, les lancers de Lawrie se sont avérés trop habiles pour les cogneuses ontariennes, et l’Équipe C.-B. a remporté la médaille d’or.

C’est un résultat que Salling a appris à connaître par cœur au fil des ans en observant de près le parcours de Lawrie pour devenir l’une des lanceuses les plus redoutées du softball. Au cours des 16 ans qui se sont écoulés depuis Regina 2005, elles ont souvent joué dans la même équipe, y compris l’équipe de l’Université de Washington, l’équipe nationale du Canada, l’équipe USSSA Pride dans la ligue National Pro Fastpitch (NPF) et l’équipe Canadian Wild.

« C’est fou de penser à tout ce que j’ai vécu avec [Danielle] », dit Salling. La softballeuse est originaire de Port Coquitlam, en C.-B., une ville qui se trouve à environ une demi-heure de route de Langley (C.-B.), la ville natale de Lawrie. « Sans aucun doute, [Danielle] est la meilleure joueuse avec qui j’ai eu l’occasion de jouer. J’espère que tous les athlètes du softball ont l’occasion de jouer avec quelqu’un comme elle, parce qu’elle est prête à tout pour ses coéquipières et pour assurer la victoire de son équipe. Avoir [Danielle] comme coéquipière, c’est vraiment génial. Tu sais qu’elle surveille tes arrières, qu’elle te protégera et qu’elle sera toujours, toujours là pour toi. »

« Même outre le softball, je suis très reconnaissante de notre dynamique. Elle est absolument une des personnes vers qui je me tourne, et elle a été mon roc tout au long de ce parcours. »

Salling (au premier rang, au milieu) célèbre avec Lawrie (au premier rang, à droite) la victoire de la médaille d'or de l'équipe de la Colombie-Britannique sur l'équipe de l'Ontario aux Jeux d'été du Canada de 2005 à Regina (Crédit : Équipe Colombie-Britannique).

Le lien étroit qui les unit a revêtu une importance particulière pour Salling pendant les jours qui ont suivi les Olympiques de 2008. Après avoir pris un congé d’un an de l’Université de l’Oregon pour se préparer aux Jeux d’été de Pékin, Salling se sentait mal à l’aise face à son retour en Oregon pour sa deuxième saison. Elle s’est rendu compte qu’elle avait besoin d’un changement, et c’est grâce aux discussions qu’elle a eues avec Lawrie qu’elle a pris une des plus importantes décisions de sa carrière.

« Quand je suis revenue à Eugene après les Olympiques de 2008, je vivais une période très difficile en ce qui concerne mon état d’esprit », dit Salling, qui a été nommée espoir de l’année de Pacific-10 et élue dans la première équipe All-American suivant sa première saison avec les Oregon Ducks en 2007. « Eugene est une très petite ville, et ces jours-ci ça ne me dérangerait pas, mais quand j’étais jeune et que j’arrivais à la fin d’une année très mouvementée avec les Olympiques, je me sentais très isolée en revenant dans une si petite ville.

« Je n’arrivais pas à m’en remettre. Danielle est restée en contact, et pour faire court, je ressentais en ce moment que [l’Université de Washington] était ce dont j’avais besoin. J’avais besoin de la culture de Washington. J’avais besoin de défis à surmonter. J’avais besoin de quelqu’un qui pourrait m’instruire, m’orienter et m’aider à me comprendre en tant que joueuse de softball et en tant que personne humaine. Et [Heather] Tarr, mon entraîneuse, a fait [tout] ça pour moi. »

Le chemin pour rejoindre Lawrie à l’Université de Washington (UW) a été ardu, mais Salling a travaillé sans relâche pour finalement être admissible à jouer dans l’équipe des Huskies en avril 2009. Elle a été l’arrêt-court partant lors des 30 derniers matchs de la saison et a contribué à remporter le tout premier championnat national de softball de l’université. Elle jouait aux côtés de Lawrie, qui a été nommée deux fois de suite joueuse de softball de l’année au niveau collégial des États-Unis.

Salling se prépare pour un at-bat contre les Bruins de l'UCLA alors qu'elle jouait à l'arrêt-court pour l'Université de Washington en 2010 (Crédit : Université de Washington).

« Honnêtement, je suis très fière d’avoir suivi mon instinct lorsque je sentais que quelque chose n’allait pas après les Olympiques », dit Salling. À la fin de sa carrière de trois ans à l’UW, elle se classait parmi les 10 meilleurs joueurs de l’université pour sa moyenne au bâton, ses trois buts, ses frappes et sa moyenne de présence sur les buts. « Je suis fière d’avoir pris la décision d’aller vers un endroit qui a changé ma vie en mieux, et qui continue de le faire à ce jour en raison de ma relation avec Coach Tarr. »

C’est son rapport avec l’entraîneuse en chef des Huskies, Heather Tarr, qui a poussé la Canadienne à revenir à Seattle. Après avoir joué pendant quatre ans dans la ligue NPF, Salling a décidé en 2015 de s’inscrire au programme de maîtrise intercollégiale de l’UW en leadership sportif et en enseignement supérieur. Elle s’est aussi jointe à l’équipe de Tarr à titre de gestionnaire adjointe de l’équipe de softball des Huskies.

Salling à la plaque lors d'un match d'exhibition en mai dernier en tant que membre d'Équipe Canada. L'ancienne des Jeux du Canada 2005 a fait ses débuts avec l'équipe nationale féminine en 2006 (Crédit : Softball Canada).

À cette époque, la médaillée d’or des Jeux du Canada de 2005 commençait à envisager à quoi ressemblerait sa vie quand elle prendrait sa retraite du sport. Résolue à redonner au softball vu que le sport lui avait tant donné, elle s’est engagée dans la voie pour devenir entraîneuse au niveau collégial. Cependant, un an après avoir commencé sa maîtrise, elle a découvert que le softball ferait son retour aux Olympiques de Tokyo.

Bien qu’elle ait continué de jouer dans l’équipe nationale du Canada pendant qu’elle faisait ses études de deuxième cycle, Salling accordait une moins grande importance à son entraînement. Ses études et son rôle d’entraîneuse avec l’équipe de Tarr demandaient beaucoup de son temps, et sa performance sur le terrain en souffrait. Ce qui n’a pas échappé à l’entraîneur en chef de l’Équipe Canada, Mark Smith, une fois que l’équipe a terminé sa saison d’été de 2017.

« Ce que j’aime faire à la fin de chaque été, c’est de remercier chaque membre de notre équipe du personnel pour leurs services », raconte Salling, qui a obtenu sa maîtrise en éducation au printemps 2017. « Coach [Mark] Smith répondu à mon courriel, et ce ne sont ses mots exacts, mais plus ou moins ce qu’il a dit, c’est “J-Sal, t’as des trucs à régler. Il faut que tu détermines à quoi ressemblera ce prochain parcours pour toi, parce que sinon, il y a beaucoup d’athlètes qui arrivent sur la scène et qui sont prêtes à prendre ta place. »

Contrainte de choisir entre se concentrer sur sa carrière d’entraîneuse ou tenter sa chance une fois de plus aux Jeux olympiques, Salling a décidé que sa carrière de joueuse n’était pas encore à sa fin. Elle savait que se préparer pour Tokyo nécessiterait un engagement à plein temps, pas seulement pour garantir sa place, mais aussi pour donner à l’équipe canadienne la meilleure chance de monter sur le podium à Tokyo.

« Ce qui a été le plus important pour moi dans le cadre de cette deuxième chance, c’était de m’engager à fond et de croire sérieusement en cette mission », déclare Salling, qui était à la tête de l’équipe canadienne avec 11 RBI lors du WBSC Americas Qualifier de 2019, qui a assuré la participation de l’équipe aux Jeux de Tokyo. « J’ai toujours le courriel [de Mark], et c’était exactement ce dont j’avais besoin d’entendre, parce que ça m’a donné un coup de pied aux fesses. C’était comme si on me disait, “il faut que tu reprennes le dessus et que tu règles tes trucs.” C’étaient pour moi des paroles transformatrices et à l’heure actuelle, je suis au top de ma forme à cause d’elles. »

Salling sourit pour la caméra alors qu'elle représente le Canada lors d'un match d'exhibition en mai dernier. En plus de Tokyo 2020, Salling a représenté le Canada aux Jeux olympiques de 2008 et à quatre Jeux panaméricains, où elle a remporté des médailles d'argent en 2007, 2011 et 2019 et une médaille d'or en 2015 (Crédit : Softball Canada).

Comme de nombreux athlètes qui visaient Tokyo, le parcours olympique de Salling a été interrompu lorsque les Jeux ont été reportés d’un an en raison de la pandémie COVID-19. Elle a d’abord appris via un chat de groupe avec ses coéquipières et entraîneurs que le Comité olympique canadien (COC) avait décidé de retirer ses athlètes des Jeux d’été à moins que ceux-ci soient reportés à 2021. En fin de compte, cette prise de position par le COC a contribué à persuader le Comité olympique international (COI) à remettre les Jeux à l’année suivante, une nouvelle qui a été, bien entendu, difficile à digérer pour Salling.

« Après avoir vu ce message [du COC], j’ai ressenti toutes les émotions qui existent dans le monde entier. Ça veut dire quoi? Mais qu’est-ce qui se passe? J’étais confuse, et toutes les autres choses aussi : fâchée, triste, frustrée. Toutes les émotions », se rappelle Salling, une médaillée à quatre reprises des Jeux panaméricains. « Ce que je me suis dit, c’était que je n’allais pas laisser la COVID nuire à tout le travail que j’avais réalisé, sur le plan physique et mental, surtout au cours des quatre dernières années. Je n’allais tout simplement pas le permettre. »

Sans se laisser décourager par les nouveaux obstacles liés à l’entraînement olympique pendant une pandémie, Salling et ses coéquipières se sont mis au travail et ont cherché à tirer le meilleur de cette année supplémentaire qui les séparait de leur rêve olympique. Salling est convaincue que son équipe est meilleure et plus forte que jamais, et c’est pourquoi elle est très confiante que l’équipe de softball canadienne pourra passer à l’histoire cette semaine au Japon.

Les enjeux sont élevés pour ce groupe, puisque le softball est seulement en vedette aux Olympiques de Tokyo en raison de sa popularité au Japon. Malheureusement, le sport ne figure pas au programme des Jeux de Paris 2024, et le baseball non plus. Par conséquent, cette compétition représente une occasion possiblement unique pour les athlètes du sport.

Jennifer Salling (première rangée, à droite du milieu) est accompagnée du reste de l'équipe nationale féminine de softball du Canada pour une photo d'équipe près des anneaux olympiques à Tokyo, au Japon. Le Canada participe au tournoi de softball à six équipes de Tokyo 2020 et est classé troisième au monde (Crédit : Jennifer Salling).

À partir du 21 juillet, l’équipe canadienne, qui se classe actuellement en troisième position dans le monde, participera à la compétition entre six équipes à Tokyo. Elle aura de bonnes chances non seulement de monter sur le podium, mais même de remporter le premier prix.

« Je crois sincèrement, du fond de mon cœur, qu’aucun autre pays au monde entier ne s’est aussi bien préparé que nous », dit Salling, « Je crois que nous avons la culture la plus connectée et unie de toutes les équipes de Softball Canada dans l’histoire.

« Quand tout sera terminé le 30 juillet, je prendrai ma retraite. Et je ne veux pas que je me pose de questions ou que je me demande si j’aurais pu faire quelque chose de différent, parce que je veux partir en paix et me sentir libre. »

Étant donné l’engagement profond de Salling envers ces Jeux olympiques, je suis persuadé qu’elle jouira de la tranquillité d’esprit dont elle envisage lorsqu’elle rangera définitivement ses chaussures à crampons à la fin du mois avec — je l’espère — une médaille olympique au cou.

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