Article par : Doug Gallant
Pour les athlètes qui participent aux Jeux d’hiver du Canada 2023 de l’Île-du-Prince-Édouard, l’exploit ultime des Jeux est de se rendre à la ronde finale de la compétition et remporter une médaille d’or, d’argent ou de bronze pour leur province d’origine.
L’entraînement, l’expérience et le dévouement d’Artur Troyan, gymnaste de l’Équipe Alberta, ont été payants la semaine dernière au moment où lui et son coéquipier Cody Cyman ont remporté une médaille de bronze dans la compétition de trampoline synchronisé.
Les résultats de l’équipe en duo de Red Deer sont impressionnants, mais leur réussite prend encore plus d’ampleur si l’on considère les difficultés personnelles que Troyan a dû affronter pour y parvenir.
Il y a neuf ans, Troyan est venu au Canada en provenance de Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine, avec ses parents Dmytro et Anzhelika, tous deux anciens gymnastes et maintenant entraîneurs.
Troyan songe souvent aux histoires racontées dans la couverture médiatique quotidienne de la guerre en Ukraine et aux témoignages de ses parents et amis en Ukraine au sujet des effets dévastateurs et de la perte de vies à la suite des bombardements, des attaques et des affrontements russes sur le champ de bataille.
« Au tout début, j’avais de la difficulté à me concentrer et à faire quoi que ce soit », a déclaré Troyan. « Je vérifiais constamment les stations de nouvelles qui couvraient le conflit 24 heures sur 24. J’ai eu beaucoup de mal à composer avec la situation. »
L’année dernière, il songeait à retourner en Ukraine, mais il a décidé de rester au Canada et de poursuivre ses études postsecondaires en Alberta à cause de la guerre.
Troyan dit qu’il fait des appels aux membres de sa famille et à ses amis en Ukraine presque chaque jour.
« Mes oncles, mes tantes, mes cousins, ma grand-mère et mes nombreux amis habitent en Ukraine. Je veux rester au courant de la situation. Les choses vont un peu mieux pour certaines personnes en ce moment, mais certains de mes anciens coéquipiers ont dû quitter le pays et ils s’entraînent maintenant en Allemagne. »
Troyan se dit satisfait de la médaille de bronze qu’il a remportée avec son coéquipier dans l’épreuve de trampoline synchronisé.
Son objectif de départ était de venir aux Jeux et de présenter ses compétences, il ne s’attendait pas vraiment à gagner une médaille.
« Non, je ne m’attendais pas à remporter une médaille. Ce fut à la fois un choc et un soulagement de remporter la médaille de bronze. On a dû surmonter quelques difficultés et faire quelques changements, mais ça s’est bien passé pour nous. »
Troyan dit qu’il est heureux d’avoir eu l’expérience de s’entraîner au Canada ces dernières années. Il note que les gymnases au Canada sont de très bonne qualité et que l’équipement sur lequel il s’entraîne est meilleur que certains des équipements sur lesquels il s’est entraîné auparavant.
Malgré la distance et les difficultés en matière de communication, Troyan dit qu’il a reçu beaucoup de soutien de la part de ses amis et de sa famille en Ukraine. Le soutien de ses partisans, au Canada et en Ukraine, lui donne de la motivation.
Il espère que les gens en Ukraine s’inspireront de ses réalisations. « J’aimerais être une source d’inspiration pour eux, surtout pour les jeunes enfants. »
Il a déclaré aux journalistes qu’à son avis, lorsqu’il participe à une compétition et représente son pays ou sa province, il aide à montrer aux gens qu’il faut s’accrocher à l’espoir malgré la tragédie et l’horreur de ce qui se passe en Ukraine.
Après les Jeux du Canada, Troyan visera la compétition de gymnastique Elite Canada et au moins un autre championnat important. La pause sera courte, mais ça tombe bien, il préfère se tenir occupé.
