6.26.2023
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La crosse : « On m’a toujours dit que ce n’était pas pour les filles »

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6.28.2023
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La crosse : « On m’a toujours dit que ce n’était pas pour les filles »

La crosse en enclos a volé la vedette aux Jeux d’été du Canada à Niagara 2022. Non seulement la portion masculine de la compétition était-elle présentée pour la première fois depuis 1985, mais l’événement a aussi accueilli le tout premier volet féminin de son histoire.

Pour Jordan Osborne, originaire de Mistawasis Nêhiyawa et défenseure de l’équipe de la Saskatchewan, le chemin vers Niagara a commencé il y a dix ans, lorsqu’elle regardait son frère aîné jouer.

« Il a cassé bon nombre de fenêtres en jouant à la balle au mur, dit-elle. J’ai toujours trouvé ce sport intriguant, alors j’ai commencé à en parler et je me suis mis à emprunter sa crosse. »

Son intérêt pour le sport n’est pas passé inaperçu au sein de sa famille; son grand-père lui a rapidement offert sa propre crosse.

Après que la jeune femme, ses coéquipières et leurs adversaires en ont mis plein la vue à Niagara, la crosse a été ajoutée au programme de tous les Jeux d’été du Canada, dont ceux de de 2025 à St. John’s. Il s’agit là d’une excellente façon de soutenir la participation autochtone au plus grand événement multisports du Canada.

En plus d’être le sport d’été national du Canada, la crosse est aussi un vecteur d’éducation au patrimoine autochtone.

« Aux Jeux de Niagara, il y avait un kiosque où l’on présentait des crosses traditionnelles, raconte la jeune femme. Je me suis dit que ce serait bien d’en avoir une, parce que c’est comme ça qu’on fabriquait les crosses il y a longtemps : avec des bois d’animaux et du cuir. »

Lors d’un tournoi préparatoire avant les Jeux, Jordan Osborne a également utilisé son sport comme tribune pour sensibiliser aux problèmes qui affectent toujours les communautés autochtones au Canada.

« J’ai acheté des rubans rouges et orange pour les cheveux des joueuses, et j’ai peint mon maillot en rouge et orange pour les femmes autochtones disparues et assassinées et pour Every Child Matters (Chaque enfant compte), se remémore-t-elle. Quelques personnes sont venues me voir pour m’en féliciter. »

Dans sa petite collectivité, il n’y avait qu’une équipe, dont elle était la seule fille. Par conséquent, ses premiers souvenirs de la crosse sont empreints d’isolement.

« Mon premier souvenir est sans doute celui où je me retrouve seule dans un vestiaire à part, parce que je faisais partie d’une équipe de garçons. On me disait toujours que la crosse, ce n’était pas pour les filles et que je ne me rendrais jamais loin dans le sport. J’étais victime de moqueries. »

En jouant avec des garçons, elle a développé des forces et des faiblesses qui sont devenues évidentes lorsqu’elle a commencé à s’entraîner avec l’équipe de la Saskatchewan. Elle a dû travailler sur ses passes et ses réceptions, mais elle savait bien lire le jeu et faire preuve d’agressivité quand il le fallait.

« Avec les garçons, je ne recevais jamais de passe. La seule façon d’avoir la balle était d’aller la chercher. J’ai vite compris que l’agressivité est un atout à la crosse et j’adore cet aspect du jeu. Dès ma première partie, je me suis lancée au cœur de l’action. C’était peut-être ma façon de prouver que j’avais ma place, moi aussi. »

Preuve de l’importance d’inclure la crosse féminine aux Jeux du Canada, Jordan Osborne a récemment vécu une interaction à des années-lumière de ce qu’elle a elle-même vécu : en allant voir jouer l’équipe de son jeune frère, elle a vu une jeune fille sortir du vestiaire.

« Une fille mettait ses chaussures et se préparait à aller jouer. Je suis allé la voir pour lui dire que j’étais ravie de la voir jouer. C’est à ce moment que quatre autres filles sont sorties du vestiaire. »

Les jeunes filles de sa communauté savaient qu’elle avait participé aux Jeux du Canada l’été dernier et lui ont demandé des conseils. Elle s’est installée au banc et a guidé les filles tout au long du match, une expérience enrichissante pour l’athlète, qui étudiera pour devenir assistante sociale jeunesse à l’école polytechnique de la Saskatchewan à l’automne.

« La jeune joueuse que j’étais serait heureuse de voir ça, confie-t-elle. J’aimerais beaucoup entraîner une équipe de filles, juste pour pouvoir les inspirer et leur montrer qu’il est possible de viser haut. »

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